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Toyota TF101 2001 |
En 1999, Toyota décide de s'engager en Formule 1 et met sur pied un
programme avec un budget énorme (74 millions de dollars). La subvention de la pluspart des autres projets de
compétition est abandonnée. Toyota Team Europe (TTE) dirigé par Ove Andersson à
Cologne s'est illustré au World Rally Championship (WRC) ainsi qu'aux
24H du Mans avec la Toyota GT-One. C'est naturellement à TTE que Toyota
confie l'ambitieux projet de la Formule 1. TTE devient Toyota Motorsport GmbH (TMG) et une nouvelle usine est
crée à Cologne, en Allemagne, en 2000. TMG ne s'occuppe plus que du programme F1 au détriment du WRC et
du Mans.
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Toyota TF102 2002 |
La première voiture construite est la TF101. C'est André de
Cortanze, designer de la Toyota GT-One des 24H du Mans, qui crée une monoplace
à partir du squelette de la GT-One auquel il ajoute les nouveaux
composants. Présentée en grande pompe aux médias, elle est testée par
les pilotes Allan McNish et Mika Salo durant toute l'année 2001. Pour la
première saison à laquelle participe Toyota, en 2002, c'est une TF102
qui est engagée. Panasonic devient le sponsor principal, le team
s'appelle dorénavant Panasonic Toyota Racing.
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moteur Toyota F1 |
Techniquement, la coque de la TF102 est en fibre de carbone. Le poids total avec le pilote est de 600 kg. Son
moteur, construit par Toyota, mais conçu par Luca Marmorini, un ancien de Ferrari, est le RVX-02. C'est
un V10 de 2998 cm3 DOHC 40 soupapes à injection d'essence. Il est couplé à une
boîte 6 vitesses séquentielle. La puissance développée est supérieure à
800 ch. Le régime maximum est à 18'000 t/min et la vitesse de pointe est de 320 km/h.
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Toyota TF103 2003 |
Pour la saison 2003, Toyota engage trois nouveaux pilotes: Olivier Panis, Cristiano Da Matta (il a
gagné le Championat des Conducteurs 2002 en CART sur Toyota) et
Ricardo Zonta.
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Toyota TF104 2004 |
En 2004, encore un changement de pilotes, Da Matta s'en va, Zonta le remplace puis Jarno Trulli est
engagé.
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Evolution de la monoplace sur quatre
générations. Tiré de "One-Aim" de printemps 2004 |
L'année 2005 est pour Jarno Trulli et Ralf Schumacher. Ils aportent 5 podiums à Toyota qui
termine la saison en 4e position, juste derrière Ferrari. Toyota fourni le team Jordan en
moteurs.
Toyota a bien de la peine à faire prendre la sauce entre tous ces éléments disparates.
En recrutant à l’extérieur les compétences qu’elle ne possède pas en
interne, Toyota a "aspiré" des talents tous azimuts, pour l’essentiel en débauchant
le personnel des écuries déjà en place. L'équipe a été victime d'un
manque de cohérence. Toyota tâtonne, se cherche et gaspille énergie et argent.
Ove Andersson a été écarté par Tsutomu Tomita, dépêché en
Europe par Toyota, mais il est toujours dans les murs et a toujours ses fidèles.
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Toyota TF105 2005 |
Depuis 2003, John Howett est le président de Toyota Motorsport et Tomita a été
remplacé par Tadashi Yamashina à la place de Team Principal en 2007. Puis c'est la valse des
directeurs techniques. Fin 2001, André de Cortanze est remplacé par
l’Autrichien Gustav Brunner, remplacé à son tour en 2004 par l’Anglais
Mike Gascoyne. En 2006, c'est Pascal Vasselon qui prend la place.
Il y a aussi ce procès en 2004, acusant Toyota d'espionage envers Ferrari. Deux anciens ingénieurs de la
firme italienne ont été embauchés par Toyota et ils auraient utilisé des plans des voitures
Ferrari ainsi qu'un logiciel de simulation aérodynamique développé par Ferrari.
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Tout cela ne donne pas une très belle image au géant japonais qui semble prêt à tout
pour vaincre dans cette discipline, quitte a y mettre un prix énorme. Le budget consacré au
programme Formule 1 atteint maintenant plusieurs centaines de millions d'euros par an. Une telle disproportion
est une menace pour les petits constructeurs. Même Ferrari ne peut compter sur de telles ressources
à long termes.
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Toyota TF106 2006 |
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Midland M16 et Spyker MF1 2006 |
En 2006, une nouvelle écurie de Formule 1, Midland F1, fondée sur la défunte Jordan,
engage des voitures motorisées par Toyota. Elle est rachetée avant la fin de l'année
et devient Spyker F1 Team. La marque japonaise n'obtient qu'un podium, une
3ème place en Australie pour Ralf Schumacher.
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Toyota RVX-06 2006 |
Toyota construit un nouveau moteur en 2006, le V10 est remplacé par un V8 à 90o 32
soupapes de 2398 cm3 qui développe 750 ch à 19'000 t/min. Il est accouplé à une
boîte de vitesse Toyota/Xtrac à 7 rapports.
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Toyota TF107 2007 |
Toyota s'associe à Williams en 2007 et lui fourni des moteurs à la la place de Spyker
qui s'est tourné vers Ferrari pour sa motorisation.
Aucun podium cette année pour Toyota qui termine une saison maussade.
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Williams FW29 2007 et Williams FW30 2008 |
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Toyota TF108 2008 |
Pour 2008, Schumacher s'en est allé, il est remplacé par Timo Glock. Ce dernier fini
2ème du GP de Hongrie et Trulli 3ème en France.
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Toyota TF109 et son moteur RVX-09 2009 |
A la fin de la saison 2009, Toyota annonce son retrait de la Formule 1. La crise économique
mondiale en est la raison officielle. Et si cela est en partie vrai, Toyota a vu son chiffre d'affaire diminuer
de près de 40% cette année, il faut bien admettre que le bilan de 8 ans de participation au
Championnat du monde de F1 n'est pas brillant.
Les résultats n'ont pas été à la hauteur de ce qu'espérait Toyota qui voyait
là un moyen de dynamiser l'image de marque auprès du public. L'investissement colossal englouti
dans l'aventure n'a pas été retrouvé dans une augmentation des ventes de voitures civiles.
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Toyota TF110 |
Toyota Motorsport y a cru jusqu'au bout puisque deux TF110 sont
développées pour la saison 2010. Fin 2009, Toyota met en vente ses deux
monoplaces et plusieurs teams sont intéressés. Une des voiture est
même peinte en rouge pour l'écurie serbe Stefan GP. Finalement personne
n'acquiere les châssis.
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