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Etude

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Cahier des charges

Le concept de la 2000GT est le suivant: une voiture Grand Tourisme ayant l'équipement et la finition répondant à un niveau de conduite élevé. Plus qu'une voiture de sport usuelle dont le confort rudimentaire rime avec austérité, son conducteur doit pouvoir se sentir confortablement installé et avoir du plaisir à faire un tour en ville comme une ballade sportive à la campagne.

Le projet ne doit pas être limité par les conditions du marché ni par l'utilisation en vue de l'état des routes japonaises. Ce doit être une voiture exclusive de petite série pour un marché international de prestige.

Elle doit également pouvoir servir de base au développement d'une voiture de haute vitesse dans le future et, en même temps, élever l'image de la marque Toyota en tant que vitrine du savoir faire japonais.

Enfin, elle doit être fabriquée de manière à ce que tout ce qui sert à la décoration puisse être aisément enlevé pour rapidement devenir une voiture capable de participer à une compétition.

Il est de tradition chez Toyota de ne jamais révéler la personne responsable du design d'un véhicule, mais de toujours privilégier le travail d'équipe du bureau de développement de la grande famille Toyota.

40 ans plus tard, on sait que les premiers dessins de style datant de 1964 sont signés Satoru Nozaki, un designer de Toyota qui a étudié en Californie. C'est à lui que l'on doit la ligne de la 2000GT qu'il affine durant la réalisation de plusieurs prototypes et jusqu'à la version de série.

Il est temps de démentir une rumeur qui persiste depuis quatre décennies dans beaucoup d'ouvrages et de revues automobiles qui affirme que le Comte Albrecht Goertz est l'auteur des lignes de la 2000GT. Ce designer allemand installé aux Etats-Unis est célèbre pour avoir dessiné les magnifiques BMW 507 et 503 sorties en 1955. Au début des années 60, il travaille pour diverses firmes japonaises dont Nissan pour qui il crée la Nissan Sylvia Coupe. A cette époque Yamaha construit les prototypes de Nissan et Goertz est impliqué également dans le projet A550X qui aura une influence certaine dans la réalisation de la Datsun 240Z en 1969. Lorsque l'union Nissan‑Yamaha tourne court, fin 1964, Goertz est également remercié. C'est après cela que Toyota rencontre Yamaha et décide de développer le projet de la 2000GT ensemble. De ses propres commentaires, Goertz nie avoir la moindre responsabilité dans le design de la 2000GT.

Le style de la 2000GT est du à une combinaison d'esthétique et de fonctionnel. La forme doit être belle et novatrice tout en étant efficace et aérodynamique. L'intérieur, par opposition est voulu plus classique, moins révolutionnaire. Cela est du à la façon de penser de son créateur. Si le style extérieur d'une voiture doit évoluer sans cesse, l'intérieur répond au goût du conducteur qui ne demande certainement pas une révolution constante de style.

En d'autres termes, lorsqu'on approche une 2000GT pour la première fois, elle est si belle qu'elle parait irréelle, on se dit qu'on ne pourra jamais conduire une telle machine, mais une fois assis derrière le volant, on a l'impression de l'avoir conduite depuis toujours. C'est ce fort contraste que Nozaki a voulu transmettre au client potentiel.

Bien entendu, par manque d'expérience, il faut s'inspirer de voitures de sport existantes. Prendre les meilleurs atouts de quelques bolides performants et synthétiser tout cela dans le projet. Un mini circuit a été tracé dans l'enceinte principale de l'usine, celui-ci est une réplique miniature du circuit de Suzuka. Une Fiat Abarth Bialbero sert pour l'évaluation.

Toyota, même leader du marché japonais, n'a pas d'expérience dans la réalisation d'une voiture de sport. Comparé aux fabricants européens, il a des décennies de retard à combler en quelques mois.

Afin de gagner du temps et de na pas investir dans de lourds développements pour de nouvelles techniques, on fait l'acquisition d'un chapelet de voitures de sport pour les examiner attentivement. Ainsi une Honda Sports, une Lotus Elan, une MGB, une Triumph TR2, une Porsche 911 et une Jaguar E sont disséquées et analysées par Kawano et son équipe. Les ingénieurs démontent pièce par pièce toutes ces voitures pour appliquer les meilleures solutions au projet. Le pire est également étudié pour éviter de faire les mêmes erreurs.

La Jaguar E est l'exemple de GT performante à atteindre. La Lotus Elan démontre la redoutable efficacité de son châssis poutre qui est vite adopté pour la Toyota. De fabrication simple, il permet facilement de transformer l'auto en voiture de course. La Lotus sera par ailleurs donnée au pilote Tojiro Ukiya qui courra l'année suivante en remportant le championnat japonais dans sa catégorie.

 

Satoru Nozaki

Maquette à l'échelle 1:5 construite fin 1964

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