Le châssis-poutre est constitué d'une poutre centrale reliant le train avant au train arrière. Des éléments perpendiculaires latéraux permettent d'y fixer la carrosserie.
Plus léger qu'un châssis échelle et plus simple qu'une caisse autoporteuse, il a été adopté par plusieurs constructeurs. Son principal inconvénient reste son manque de protection en cas de choc latéral. Cette tâche incombe alors à la carrosserie.
Son origine est due à Hans Ledwinka, concepteur avant gardiste des automobiles Tatra. Le modèle T11 de 1923 possède un châssis rudimentaire et génial ; un tube rigide contenant l'arbre de transmission relie le moteur au pont arrière, faisant un ensemble rigide.
En 1928, c'est l'Austro-Daimler qui bénéficie de cette technologie.
L'idée est reprise par Josef Ganz qui construit le prototype 120H pour Mercedes-Benz en 1931. Il s’en suit la 170H en 1936. Exilé en Suisse, Ganz conçoit la « Swiss Volkswagen » en 1937. Un des prototypes est monté sur une châssis poutre semblable aux Mercedes.
La petite Skoda Popular adopte ce châssis simple et logique. Dante Giacosa dessine un châssis poutre de style tubulaire pour la Fiat 1500 en 1961.
Dès les années 60, ce type d’architecture est principalement utilisé dans des voitures de sport. Sa bonne rigidité permet l’utilisation d’une carrosserie légère en fibre de verre.
La Triumph Spitfire est munie d'un châssis composé de deux longerons rapprochés au centre de la voiture qui peut être assimilé à un châssis poutre. Il dérive de celui de l’Herald. Légère et agile, l'Apline A110 de 1962 a un vrai châssis poutre typique.
Colin Chapman développe le principe pour la Lotus Elan. La poutre est de section carrée et se termine à chaque extrémité par un "Y". Les suspensions sont directement raccordées aux 4 extrémités. La rigidité s'en trouve fortement accrue. La carrosserie en fibre de verre vient se visser dessus.
C'est exactement le châssis de l'Elan que Toyota prend comme modèle pour la 2000GT. C'est, à l'époque, une solution simple et efficace pour une voiture de sport.
De Tomaso, conçoit sa première voiture de sport de série sur une architecture à châssis poutre et moteur comme élément porteur. Ce dernier est placé en position centrale arrière et fait la liaison entre le tube du châssis et le train arrière. A cette Vallelunga de 1963, succède la Mangusta en 1966 qui conserve le même schéma.
En 1966, Lotus modifie son châssis pour l’Europa qui a un moteur arrière. La partie frontale est désormais en "T". Il reste pratiquement identique sur l’Esprit, dix ans plus tard.
Cette technique continue d'être appliquée avec succès par la suite. On peut citer, parmi les plus marquantes, la De Lorean de 1981 et l'Aston Martin Vanquish de 2015.
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Tatra T11 1923 |
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Autro Daimler ADR 6 1928 |
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Mercedes Benz 120H 1931 |
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Skoda 420 Popular 1933 |
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Mercedes-Benz 170H 1936 |
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Ganz "Swiss Volkswagen" 1937 |
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DB-Panhard HBR 1956 |
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Fiat 1500 1961 |
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Triumph Spitfire MkI 1962 |
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Alpine A110 1962 |
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Lotus Elan 1962 |
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De Tomaso Vallelunga 1963 |
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Lotus Europa 1966 |
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De Lorean DMC-12 1981 |
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Aston Martin Vanquish 2015 |
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